Premier billet de Quentin qui nous raconte avec émotion le premier jour mouvementé de l’équipe à Nosy Komba. Nous sommes tous en pensée avec eux.
Après une année de recherche de fonds, des centaines d’heures de préparation de nos actions,
Après 11 heures de vol jusqu’à Madagascar,
Après 4 heures de négociations ardues avec Air Madagascar et la douane pour faire passer nos 200kg de fret (15 cartons de matériel informatique et pédagogique),
Après une demi heure de traversée en 4×4 dans la jungle et une heure de pirogue avec tout le chargement,
L’Equipe Nosy Komba 2010 est arrivée sur les côtes de l’île aux lémuriens!!!
L’épisode de l’aéroport de Nosy Be a été révélateur des difficultés face auxquelles nous devrons nous confronter durant notre mission.
Imaginez vous avec un chargement qui vaut tout l’or du monde pour vous et que vous êtes face à des gens qui n’ont pas l’air de comprendre ce que vous dites, qui ne sont jamais responsables de rien, qui passent leur temps à se contredire, qu’on vous dise à un moment que vous pourrez récupérer votre marchandise mais seulement dans une semaine et que vous savez très bien que si ça se passe comme ça vous ne mettrez plus jamais la main dessus, qu’une minute après on vous dit que la palette de 200kg et de 14 000 euros a été perdue et que vos papiers ne valent rien, puis que finalement elle a été retrouvée mais que la machine qui l’a porte est tombée en panne et que la palette est coincée à hauteur d’un avion. Imaginez voir repartir l’avion qui vous a déposé sans savoir si le convoi a été retiré de ses soutes, le tout dans un aéroport sombre et sale avec une température de 35° à l’ombre après 11 heures de vol!!
Vous imaginez??
Bienvenue à Madagascar!!!
Bon après votre imagination va vous faire rêver.
Nous voici en pleine jungle dans un 4X4 assis à l’arrière sur les 15 cartons voguant sur une route de terre, propulsés à toute allure par un moteur qui fait plus de bruit qu’un super-tanker à la sortie d’un port.
A nos côtés est assis un homme qui a le visage aussi sec et abimé que l’écorce d’un arbre. Il nous fait profiter de son sourire magnifique à 5 dents.
Arrivé au port, à peine je sors du pick up que j’accroche mon regard à toute notre marchandise de peur de nous la faire voler.
Tout se passe bien. Les malgaches nous aident à porter les cartons (sur la tête bien sur) et chargent le convoi sur une pirogue en bois avec un petit moteur de 15 chevaux.
L’embarcation est pleine à craquer. hooouuu… le stress revient!!
En cours de route sur la mer, Vahé me demande, « c’est quoi cette île là bas? » et là, je cris: « NOSY KOMBA!!!!!! »
ça y est on y était.
Le lendemain on décide d’aller assister à un cours à l’école qui se fait avec les XOs (les ordinateurs).
On arrive dans la classe, tous les gamins ont une petite bête verte entre le mains (celles déployées en 2009).
A peine je fais un pas que j’entends en chorale: « Banjour Missieu!!! » Et là forcement, je craque….
Je fais le tour de la salle et observe des petits doigts taper avec précaution sur les minuscules touches vertes des XO. Certains sont très fier de nous montrer une carte de Madagascar qu’ils ont trouvé sur Wikipédia, d’autres qu’ils arrivent à finir le jeu éducatif « Mémoriser » en moins de 4 minutes.
Et puis l’image de la petite fille qui arrive à tout faire et qui fait le tour de la classe pour aider ses camarades qui sont plus lents…. ça donne des frissons…
Peu après je leur dit de ranger les XOs dans les cartons et d’amener le tout dans l’atelier de mécanique qui sera notre QG durant notre séjour. Les mêmes petites mains qui appuyaient sur les touches utilisent maintenant la même précaution pour mettre l’ordinateur et le chargeur dans le carton. Puis, une fois fait, tous les enfants prennent leur trésor éducatifs et sortent de l’école en chantant avec leur XO sur la tête.
Une autre petite larme….
Entre temps je sors les grandes photos que j’avais utilisé pour les expos photos du projet 2009 (ESG, Levallois-Perret, St Germain en Laye).
Jamais j’aurais pensé que des enfants pouvaient courir aussi vite!!
Tout d’un coup une vingtaine de petites têtes tressées ou rasées se sont retrouvées à me coller en train de crier les noms de tous ceux d’entre eux qu’ils voyaient sur les photos.
Des rires, des ricanements, des étonnements; tout se résume par ça ici…
L’équipe des 3 vazahas se portent bien malgré quelques plaintes de piqures de moustique, d’une eau parfois pas très bonne et des pauses toilettes assez régulières.