[Nosy Komba] School server et Internet

La connexion est un élément fondamental du projet OLPC. C’est à la fois un moyen d’accéder à des ressources partagées et à Internet mais aussi de réaliser des activités ensemble.

Internet, à quel prix

L’accès à Internet est évidemment une chose complexe en Afrique, et encore plus à Madagascar sur l’île de Nosy Komba. En fait, l’île n’est pas raccordée au réseau téléphonique fixe, il n’est donc pas possible d’envisager une solution type « ADSL » comme celle que nous utilisons en France.

Une autre possibilité est d’utiliser le réseau de téléphonie mobile avec une solution de type 3G. La solution est hélas peu adaptée et peu pérenne d’autant que seules certaines parties de l’île sont couvertes aujourd’hui.

Deux autres solutions sont envisageables:

Un réseau de type WiMax: c’est une technologie Hertzienne de type radio directionnelle. Elle nécessite l’installation d’un mat d’au minimum 5 mètres de haut et d’avoir la visibilité avec une station de base qui sera connectée au réseau de l’opérateur. C’est envisageable puisque l’ile de Nosy Komba fait face à Nosy Bé qui elle dispose d’un accès Internet. Mais évidemment cela nécessite que l’opérateur supporte ce genre de solution.

(photo source Wikipedia)

Une connexion type VSAT-IP. Il s’agit simplement de placer une antenne parabolique qui va être connectée à Internet par satellite. C’est évidemment beaucoup plus souple et c’est ce genre de connexion qui a été mise en place sur de nombreux déploiements OLPC isolés.

(photo source OLPC)

Nous sommes aujourd’hui en discussion avec un opérateur local afin d’étudier la meilleure solution possible: à la fois sur le plan de l’infrastructure à mettre en place, pour obtenir le meilleur débit mais aussi sur le plan financier car le coût de ces solutions peut être très élevé (de 30€/mois à plus de 300€/mois) et nous n’avons toujours pas pu boucler notre budget à ce jour.

Connectés ensembles

Dés que deux XOs sont proches, ils peuvent communiquer et réaliser des activités ensemble. Cela est possible même sans aucune infrastructure réseau car les XOs peuvent communiquer en point à point via la carte WiFi Mesh qu’ils intègrent.

Pour accéder à Internet, le XO doit pouvoir se connecter à un point d’accès WiFi ce que lui permet également sa carté réseau.

La combinaison du WiFi Mesh et du WiFi permet ainsi à un ensemble de XOs d’accéder à Internet en se connectant de proche en proche jusqu’au point d’accès WiFi.

School Server

C’est le XO School Server, Serveur d’école ou XS qui doit permettre aux XOs d’accéder à Internet. Le School Server est un ordinateur de type serveur. Il s’agit d’un PC un peu plus musclé qu’un PC de bureau. Dans notre cas, c’est Xavier et Laura qui en ont fait l’acquisition dans le célèbre quartier de la rue Mongallet à Paris. Ses caractéristiques sont:
– Processeur Intel Core2 Duo 2.93 Ghz,
– 3Go de RAM
– Disque dur: 1To
Le plus important: le serveur d’école doit disposer de deux cartes réseaux. Une carte qui sera relié à une antenne WiFi (pour la connexion des XOs), l’autre qui sera raccordé au routeur fourni par l’opérateur.

Évidemment, le serveur d’école doit être alimenté électriquement pour pouvoir réaliser son rôle. Dans la situation difficile de l’installation électrique de Nosy Komba, nous avons bien sûr porté une attention particulière à la partie électrique. D’abord, nous avons fait l’acquisition d’une multiprise parafoudre, cela protégera le serveur en cas de choc électrique. Indispensable également: un onduleur, il permettra de lisser la tension électrique qui peut bien sûr varier dans des proportions qui pourrait détériorer le serveur. Plus encore, l’onduleur permet d’assurer une réserve d’électricité (via une batterie intégrée) en cas de coupure de courant: soit en attendant le retour de l’électricité, soit pour permettre une extinction « propre » de la machine si la coupure est prolongée.

Pour cela, Xavier et Nicolas ont relié l’onduleur au PC via un câble USB et l’ont configuré pour qu’il soit « esclave » de l’onduleur. Ainsi, dés que le XS Server reçoit du courant de l’onduleur il démarre automatiquement sans aucune intervention humaine.
De même, si l’onduleur descend à 20% du niveau de batterie, il envoie un signal au XS Server qui s’éteint automatiquement. Il est possible aussi de l’éteindre via un bouton en façade.

Les logiciels du XS
Le XS n’est pas équipé de Sugar mais d’une distribution Linux à base d’une Fedora 11 intégrant des packages dédiés réalisés par la fondation OLPC pour assurer la gestion des XOs. Les fonctionnalités du serveur sont notamment:
– Installation pilotée d’activités ou de nouvelles images systèmes sur les XOs,
– Site web Moodle pour donner accès à des contenus partagés (cours ou ressources pédagogiques),
– Sauvegarde automatique ou programmée du journal des XOs,
– Activation/Désactivation des XOs pour éviter les vols.

C’est la fonctionnalité de sauvegarde du journal qui nous est apparue la plus importante dans un premier temps. Au-delà de la possibilité de conserver le contenu des XOs de chaque enfant, cela nous permettra de faire le suivi du déploiement en analysant régulièrement les activités réalisées.

Une fois démarré, le serveur est visible depuis les XOs comme un point d’accès habituel sur la vue réseau.

Lors de la première connexion, ils peuvent ensuite s’y enregistrer via une des options du menu central. L’association School Server est alors stockée et notifiée au XO. A partir de ce moment, le serveur XS peut piloter les XOs.

L’interface d’administration du serveur est accessible simplement via l’activité Naviguer d’un XO ou d’une autre machine. Elle permet de visualiser l’ensemble des XOs qui sont enregistrés et de réaliser les différentes tâches d’administration.

C’est Xavier et Nicolas qui ont réalisés l’installation du serveur avec l’aide de Samy et les conseils de Sean. C’est un bel exploit et c’était le premier school server que nous parvenions à mettre en place. Naturellement, nous l’avons appelé « Nosy Komba » et avons réalisé une série de tests avec l’équipe avant son départ. L’objectif: qu’il soit prêt pour le voyage et qu’il suffise de le déballer sur place pour qu’il soit opérationnel. Nous verrons si le pari a été gagné.